Toulouse, le petit Paris en Occitanie

Marre de Paris en Province

J’emploie ce mot affreux de province (cf. Malraux) pour bien montrer que les régions de François Hollande (2016) ne respectent pas les valeurs des anciennes provinces, et ne prennent pas en compte les réalités de l’organisation du territoire réel qui est celui des villes, de toutes les villes, et pas seulement des deux métropoles, dont une seulement est capitale, comme c’est la règle commune nationale. Cette réforme, j’en ai montré les limites dans « L’illusion régionale-La réforme régionale en question- Cairn, 2019).

Ce que l’on pouvait craindre se produit en effet avec la domination de Toulouse capitale sur l’ensemble de la région. La ville  se voit comme un petit Paris en région, et Montpellier est le parent pauvre dans cette affaire. Le ver est dans le fruit dès le départ avec une mauvaise appréhension de la réalité de l’organisation de l’espace régional. On s’est centré sur les deux anciennes régions et leurs deux capitales respectives. Vieux concept poussiéreux social des crypto marxistes repris par les libéraux pour l’organisation de l’espace économique, celui de centre-périphérie. Le problème, c’est que pour le même espace, il ne devrait y avoir qu’un seul centre, et c’est Toulouse. Toulouse, comme Montpellier ne sont en rien centrales, ni au plan économique, ni au plan culturel. Elles ne le sont que par l’importance et de la population et leur attractivité. On sait que les métropoles sont aujourd’hui très contestables et très contestées, mais on continue à faire comme si.

Je prendrai l’exemple de la télévision régionale. Elle existe en terme de localisation et de diffusion, mais elle n’est que toulousaine avec France 3 Occitanie. Montpellier est devenue une simple annexe de France 3 Occitanie. Elle ne concerne que le Languedoc-Roussillon. Résultat : toute la réflexion régionale se fait exclusivement à Toulouse, avec pour l’essentiel des intervenants toulousains. C’est bien Paris en province.

De plus, par rapport à l’espace régional, les deux capitales sont en périphérie extrême. Il aurait été souhaitable de raisonner en termes de réseau de villes, et de centralité par rapport à ces réseaux essentiellement de transport et d’échanges. Un peu par provocation, j’avais montré que la basse vallée de l’Aude pouvait correspondre à ce schéma. La centralité est là,  pas  à Toulouse, ni à Montpellier.

Si l’on revient au rapport province/région, on voit bien que le cœur culturel est à l’interface des deux anciennes régions, là où sont nés des hommes célèbres comme Jean Jaurès (Castres) et moindrement Georges Frêche (Puylaurens). Le Tarn donc…Les villes n’ont fait que capter cet héritage.