TOP 14 : Grande lessive au Montpellier Hérault Rugby.

Suite à la fessée subie samedi par le MHR à Perpignan, et beaucoup plus tôt que ce qui était annoncé, Mohed Altrad joue au chamboule tout d’une manière peut-être nécessaire mais déjà entachée par de nombreuses fautes. En d’autres temps, Laporte hurlait « pas de fautes » dans les vestiaires de l’équipe de France. Déjà, il crie son désir de vengeance. L’équipe disparate mise en place est-elle susceptible de résoudre les difficultés de ce club ? Cet évènement prend une importance considérable. Pourtant, ce club est dernier du Top 14. Il n’été champion de France qu’une fois. La « remonta » sera difficile. Le rugby, avec (324 000 licenciés) n’est que le 10e sport pratiqué en France, très loin du football (2 130 054), de l’équitation (692 400), et même de la natation (379 916). Bernard Laporte et Mohed Altrad bénéficient encore de la présomption d’innocence jusqu’en 2025, date du nouveau procès. Même si les conditions dans lesquelles se sont déroulées les opérations sont très discutables, l’essentiel est ailleurs. Cette affaire donne du rugby une regrettable dimension affairiste nationale dont les conséquences sont néfastes en particulier pour les jeunes Les fautes arrivent très vite. Dans la presse, le nouveau directeur du rugby commence à régler ses comptes avec ceux à qui il a dû contraint et forcé laisser sa place après sa première condamnation. Il le rend responsable (sans le nommer) de la défaite du 15 de France en coupe du monde. Avec lui, la France aurait gagné. Il aurait su faire pour que les arbitres soient indulgents pour les Français. Propos irresponsables. C’est ce rugby que l’on veut ? Fera-t-il la même chose en Top 14 ? Demandera-t-il des faveurs à la FFF ? Les joueurs et le staff ne sont absolument pas prévenus. C’est du mépris, bien loin du personnage qu’Altrad affiche. Laporte ne « répond pas aux cons ». Ce monsieur traite les autres avec un mépris insupportable. Les gens importants qui le soutenaient voici quelques années ont suffisamment à faire pour eux même pour ne plus lui être d’aucun secours aujourd’hui. Pourtant, Altrad dit de lui que : « Laporte est un homme intègre ». Il emploi un langage approprié. Les deux complices sont dans l’attente de l’appel qu’ils ont fait de la décision de décembre 2020 les condamnent pour « corruption passive, trafic d’influence, prise illégale d’intérêts, recel d’abus de biens sociaux et abus de biens sociaux ». Le procès en appel aura lieu en 2025. Le recrutement du staff se produit dans l’urgence, avec un esprit « commando ». Altrad avait dit vouloir attendre les trois matches à venir. On peut s’interroger sur la cohérence de cette équipe avec des gens recrutés à la hâte qui n’ont jamais travaillé ensemble.Ca ressemble à un recrutement à Pôle emploi. L’essentiel des entraineurs recrutés ont été licenciés : Patrice Collazo, Vincent Echetto, Christian Labit. Raphaël Ibanez a été sollicité, mais il reste en équipe de France. Tous ces gens ont incontestablement des compétences à titre individuel, et l’expérience de situations difficiles des clubs où ils sont passés. Ces décisions brutales et précipitées sont-elles les bonnes ? Ne s’agirait-il pas plutôt d’un « panic bug » ? Le mal est profond, mais où est-il ? L’effectif des joueurs est impressionnant mais il est trop dépendant de joueurs souvent étrangers (les sud-africains de la finale perdue), et les Anglais depuis 3 ans. Quelques joueurs ont eu des soucis avec la justice. Certains français pourtant prometteurs déçoivent. La cohabitation Patrice Collazo / Louis Carbonel s’annonce difficile. La déception de la coupe du monde pèse sur les internationaux. Il est clair que le titre de champion n’est pas encore digéré. Il n’y a pas vraiment de culture « rugby» à Montpellier. Le MHR ne peut pas descendre en division 2. Il ne peut pas plus prétendre à une grande saison. Faire une remontada dans le top 6 sera un exploit. Un espoir, une ligne de vie. Pour cela, il faut très vite identifier les maux dont souffre ce club et mettre à tous les niveaux des hommes aptes à le traiter, sans compromission de quelque sorte que ce soit. En tout état de cause, de nombreuses erreurs ont été d’ores et déjà commises ; Cependant, « Point n'est besoin d'espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer ». Reste que cet épisode qui mêle le sportif, le politique, le juridique, le social laissera des traces dans l’image de ce sport, une image dont on peut craindre qu’elle n’incite guère les jeunes à venir le pratiquer. C’est le plus grave, au-delà du récit de récurent, récit nécessaire mais insuffisant.