Sport et politique

Le football, partie émergente de la politique planétaire.

Le Jeudi 17 Novembre 2022, à la veille du mondial qatari, le chef de l’État français a dit : « Il ne faut pas politiser le sport. » De très nombreux épisodes historiques disent le contraire.

Cette déclaration est surprenante à propos d’un évènement aux multiples aspects. Les écrans, les radios, les journaux débordent d’analyses qui visent la mise en cause de la stratégie de Deschamps pendant cette finale. Certes, il y a des remarques à faire. Le débat est aussi pollué par les déclarations irresponsales d’un président de la FFF qui n’est plus à sa place.

Pour moi, l’essentiel est ailleurs. Le mal est dans le fruit. Dès le départ, au moment du choix du Qatar, ce choix est politique. Saura-t-on un jour de quelle manière sans aucun doute frauduleuse a été prise cette décision ? De toute façon, avec une FIFA aux décisions suspectes, des dessous de table fabuleux, les états, donc les politiques sont impliqués. Notons au passage que les vertueux détracteurs actuels n’ont rien dit à ce moment-là.

Ca n’est pas la première fois que la coupe du monde est politique, mais elle ne l’a jamais autant été. Le choix du lieu est très symbolique des mutations géopolitiques du monde. Pour la première fois de l’histoire, un tel évènement est organisé dans cet orient compliqué, là où le football est un des moyens de montrer sa puissance. C’est aussi le monde arabo – musulman, et l’eldorado des hydro carbures et de la richesse mondiale. Le Qatar a peu de footballeurs locaux, mais beaucoup de moyens financiers et de moyens de pression.

Avec l’émergence folle de l’équipe du Maroc jusqu’en demi-finale, c’est l’Afrique toute entière qui s’invite dans la cour des grands. Ce continent, du nord (Maghreb ou Afrique du sud), sahélien ou central comporte de très belles équipes et des joueurs de valeur. L’Afrique, c’est aussi le continent où va s’écrire l’histoire du monde.

Une nouvelle planétarisation émerge. Les choses sont beaucoup plus complexes que du « bon vieux temps » des deux blocs. L’extrême orient a commencé à émerger de puis de longues années. La Chine veut une réorganisation de l’ordre planétaire. Le Japon est bien là, surtout dans le domaine économique. Le sous-continent indien émerge lentement mais surement. L’Europe est prise dans ce tourbillon et sa puissance réelle est contestée.

S’ajoute donc au puzzle planétaire le Moyen – Orient et l’Afrique, dans une configuration lourde plus de menaces que d’espoir. La folie des hommes peut trouver là un formidable terroir.