2004, année magique pour Frêche. Pas pour la région !

Pour le 10e anniversaire de sa mort, le Canard enchainé avait rendu hommage à sa manière au « Conducator de Montpellier » (1), en s’inspirant du livre que  Jacques Molenat (2) lui avait consacré. La critique, éclairée de l’auteur que je connais bien était acérée et pertinente. Pour ma part, je reviens aux faits, même à ceux qui paraissent anodins en cette année…

Aujourd’hui, on célèbre les 10 ans, cette année 2004 où il prend la région Languedoc-Roussillon. Et là, on est dans carrément dans la sanctuarisation pour laquelle travaille beaucoup l’association George Frêche. Depuis qu’il est enfin devenu maire de Montpellier… Elle est animée avec reconnaissance par C.Cougnec, surnommé Monsieur Claude à la région…

On lui trouve de nombreuses qualités. La remontada après la cuisante défaire aux législatives de 2002 face à l’oncologue Jacques Domergue dont la carrière politiquer s’arrêtera vite, c’est la vague rose qui submerge le pays.  En 1998  Battu par Jacques Blanc, il  persiste dans la force des mots. Il a déjà rebaptisé une rue « rue de Vichy ». C’est la part de l’universitaire historien qui s’exprime. En 2004, à peine élu, il propose de baptiser sa région Septimanie, du nom de cet obscur et méconnu royaume barbare romanisé. Les Catalans écœurés sont fortement montés au créneau et Frêche a cédé... Il engage le conflit avec le Catalan et l’Occitan, ces « patois latins ».

C’était donc mal parti pour le niveau régional, et je m’en tiendrai ici à des faits peu mentionnés de ses années-là. C’est d’abord l’occasion d’un règlement de compte avec l’homme qui lui a interdit tout destin national, à savoir Mitterrand. Il baptise un placard à balais (ou un WC) de l’hôtel de région, cet immeuble provocateur, du nom du président de la République. C’est d’une élégance rare. Jamais Frêche n’aura de rôle national. Il est exclu du PS en 2007.

De plus, au moment de la fusion avec Midi Pyrénées, il inspire encore ses tristes successeurs et quelques autres, comme A. Vesinhet.  Damien Alary et Christian Bourquin se prennent pour Frêche, et exigent que Montpellier soit la capitale de l’Occitanie. Ah, « si Georges était encore là ».Les choses se seraient passées de la même manière, Toulouse et Midi – Pyrénées étant mieux armées. Mais à Toulouse, il y a Martin Malvy et pas loin Carole Delga. Alors,  le Languedoc Roussillon capitule…Pour Frêche, parti de Toulouse, la boucle ne se boucle pas.

Les véritables circonstances de sa mort restent obscures. La seule chose dont on soit certain, c’est qu’il est mort le 24 octobre 2020 dans son bureau du Conseil régional. C’est toujours la version officielle. Certes le grand périple en Extrême Orient avec d’aussi bons  vivants que Nicolin et Depardieu l’avait fatigué. Mais encore ? L’histoire doit prendre le pas sur la célébrité.

Alors, que Jacques Molenat le qualifie de « géant que les nains s’évertuent à entraver, un visionnaire combattu par des myopes… », pourquoi pas. Il l’a été par certains aspects, mais avec tellement de limites, d’excès et d’erreurs…

1/2020, Une mémoire toute Frêche. Canard enchainé-Jean François Julliard

2/ 2020, Le monarque aux 80 visages Jacques Molenat Cairn

Pour la suite, à voir très bientôt sur mon Blog « territoire&pouvoirs »