La place de l’expert dans la société. L’exemple de Montpellier en Occitanie. ritoire&pouv
L’expert est en principe compétent dans un domaine précis. Cette compétence doit être validée par des instances ou des gens dont les compétences sont elles aussi reconnues. C’est pourquoi le label scientifique est utile, mais il n’est pas le seul. Il faut aussi faire en sorte que les complotistes de tout bord réussissent à se faire passer pour des experts. Ce label ne suffit pas. Entre, Didier Raout, scientifique reconnu, est tombé dans le panneau de la notoriété à tout prix. L’expert doit tendre à l’objectivité. Affirmer y parvenir, c’est de l’ignorance, pire de la malhonnêteté. La neutralité axiologique est une posture méthodologique proposée par le sociologue Max Weber dans Le Savant et le politique. Elle vise à ce que le chercheur prenne conscience de ses propres valeurs lors de son travail scientifique, afin de réduire le plus possible les biais que ses propres jugements de valeur pourraient causer à sa neutralité scientifique. Ambitieux, nécessaire, mais difficile… Du respect de la parole donnée Ce qui suit n’est donné qu’à titre d’exemple. Ce qui compte, c’est ce que cela signifie des relations que peuvent (que doivent ?) avoir les chroniqueurs en général et les scientifiques en particulier avec les directeurs de publication ou les rédacteurs en chef. Je n’enverrai plus de chronique au directeur de publication du petit canard enchainé que prétend être l’Agglorieuse de Montpellier. Depuis 2010, et à leur demande, j’avais accepté d’y faire une chronique régulière dans le domaine de la géopolitique. Je devenais donc chroniqueur indépendant, avec l’engagement fort mais oral du directeur de publication de bénéficier d’une totale liberté d’écriture et d’opinion. Des difficultés de la presse en région. Ceci m’intéressait particulièrement car à Montpellier plus qu’ailleurs peut-être, il est difficile de s’exprimer réellement de manière indépendante. L’expert se heurte doit concilier l’impératif de l’actualité face à la nécessité du recul scientifique. De l’autre, il est confronté à l’influence sur la presse des responsables de groupes très divers, les élus, les représentants des activités économiques et sociales. Plus subtiles sont les interventions des sociétés plus ou moins secrètes ou discrètes : les Francs maçon bien sûr, mais aussi ici le cercle Mozart ; les différents Rotary-Club et les associations des anciens élèves des grandes écoles. A Montpellier, surtout du temps de G.Frêche, les journalistes étaient très surveillés et souvent contraints. De plus, la presse locale ne veut en général parler que du local, comme si ce dernier vivait indépendamment des environnements régionaux et nationaux. Le groupe de la Dépêche du Midi de Baylet est prépondérant et l’influence des radicaux-socialistes, alias radicaux-cassoulets de Toulouse est forte. Le Marseillaise a laissé sur place un petit bout du parti communiste avec l’Hérault du jour, et la Gazette de Montpellier est une annexe des Frêchîstes survivants. France Bleu-Hérault fait dans l’hyper local (cette radio nationale va s’appeler « Ici »). France trois n’est plus qu’une petite protubérance de Toulouse. Le Languedoc-Roussillon a tout perdu avec la réforme régionale…Je passais cependant un certain nombre d’articles dans ces journaux régionaux, mais aussi dans le Monde, l’Opinion, la Gazette des communes… Un accord caduc Pendant longtemps, environ dix ans, cet accord a été parfaitement respecté. Ces derniers mois, le directeur de publication a commencé à me demander des modifications, à contester certaines de mes chroniques et de mes idées. De plus, il ne répond pas aux questions posées. Beaucoup de mes amis s’étonnaient que je donne des chroniques à ce journal. Cet étonnement est aujourd’hui parfaitement justifié tant le contenu de l’Agglorieuse a évolué. On y est passé très vite d’une critique justifiée et pertinente à un véritable bashing systématique sur certaines personnes (Delafosse, Delga- la brune ave accent-, le député Vignal, Deljarry) ... Certains bénéficient d’une indulgence coupable…Les trublions professionnels (R. Gaillard par ex), une députée, Mme Miralès, et Mohed Altrad …le président du Conseil départemental et certains maires…bref, tous ceux qui sont en opposition aux responsables en place, quel qu’ils soient. On conteste d’abord les personnes, pour aller parfois aux actes, même s’ils ne sont pas réellement contestables… C’est systématique et pour moi inacceptable. Comment en sortir Grace à un échange que j’ai récemment provoqué avec le Directeur de publication, j’ai fini par lui faire dire qu’il ne publiait que ce qu’il voulait. J’avais perdu ma liberté d’écrire, ce qui pour l’universitaire que je suis encore, et le chroniqueur indépendant que j’étais devenu est inacceptable. Le directeur de la publication est donc sorti unilatéralement du contrat qui nous liait, ce qui m’a permis de lui dire que notre collaboration s’arrêtait là, très précisément le 15 avril 2024 J’ai retrouvé ma liberté, et c’est irremplaçable. Tentons une sortie par l’humour. Pierre Choderlos de Laclos : « Adieu, mon ange, je t'ai prise avec plaisir, je te quitte sans regret : je reviendrai peut-être. Ainsi va le monde. Ce n'est pas ma faute ». Mais ici, il ne s’agit pas d’une femme, mais d’un drôle d’oiseau (la Mouette) Allez donc sur mon blog, en cours de rénovation : ter