La bestialité présente aussi en Occitanie

La bestialité présente aussi en Occitanie
Photo by Sebastian Knoll / Unsplash

Toutes les semaines, la presse relate des violences sur les enfants, les femmes, les êtres humains en général. Le plus terrible, ce sont les agressions extraordinairement violentes entre jeunes. Montpellier est concerné début avril avec la petite Samara au collège Arthur Rimbaud à la Paillade de Montpellier.…C’est un drame pour elle, sa maman, son collège, son quartier, sa ville. Comment des individus souvent très jeunes peuvent-ils en arriver là ? Les attentats, agressions, chantage, viols, disparitions mystérieuses se multiplient… En 2023, en France, la plus grosse augmentation de la délinquance concerne les violences sexuelles (7%). Pour les homicides, c’est 6%. L’Occitanie occupe un rang honorable (4e rang des régions les moins impactées). La situation est contrastée selon que l’on est dans les petites ou les grandes villes, les commune préurbaines voire rurbaines et les espaces vraiment en marge. La délinquance, augmente partout. L’Aveyron est le département français le plus tranquille. Notre région a été touchée entre autres par le terrorisme (meurtre d’A.Beltrame, dans l’Aude (2018). On se souvient du violeur de la gare à Perpignan (1997), de l’assassinat à Servian (2022). En 2019, meurtre d'Aurélie Vaquier à Montferrier-sur-Lez, fusillade à Toulouse (mai 2024). La manière dont rendent compte une certaine presse, certains partis politiques, groupuscules extrémistes et les réseaux sociaux suffit à poser une autre problématique que celle de la référence permanente et redondante à ces violences extrêmes Pour la presse, la quête de lecteurs passe par là. Pour les partis politiques, c’est la quête des électeurs, pour les réseaux, C’est celle des agitateurs. L’amalgame entre ces faits ne sert qu’à attiser les haines et à contester tous ceux qui ne les partagent pas. Pour les plus significatifs, le vocabulaire utilisé tourne autour de quelques termes (brutalité, barbarie, esprit de meute…) et de quelques références (immigration, quartier, milieu familial, trafics) … Cette caisse de résonnance pose question. Comment comprendre, pourquoi accepter que certains individus en arrivent là ? Ce regard va bien au-delà des faits uniques, exceptionnels, bouleversants. Il faut changer de paradigme. L’histoire n’est pas qu’immédiate, elle n’est pas faite que de faits uniques. Elle remonte souvent au niveau assez mystérieux des mentalités des civilisations concernées, à leur ancrage territorial et social profond. Et c’est bien là qu’il faut chercher. Certaines municipalités comme Béziers instaurent un couvre-feu pour les mineurs de moins de 13 ans. Ce qui s’aggrave le plus, ce ne sont pas des faits dramatiques mais isolés, c’est la violence extrême dans beaucoup de domaines : règlements de compte, home jacking, violences conjugales, séquestrations, atteintes multiples aux mœurs. Aujourd’hui, on tue en Ukraine, on tue à Gaza, on tue en Afrique… Hier, on a beaucoup tué. Demain, on tuera ailleurs, et de manière toujours plus sophistiquée et inventive. La banalité du mal a bien été analysée par Hannah Harendt. Elle concerne les individus, mais aussi les groupes. On doit alors évoquer l’esprit de meute, des petits groupes aux états voyous. Devant ces barbaries, que peut faire l’état. L’individu peut-il, doit –il se taire ? Ce qu’il faudrait éviter, c’est qu’émerge une majorité « d’hommes conformes», « ceux qui ont la volonté de se fondre dans la masse, de capituler devant leur propre conscience. « Alors interviendra la perte de l’humanité, comme de l’humanisme et de la tolérance". Malheureusement, ces faits, aussi horribles soient-ils, ne représentent qu’une petite partie des agressions des hommes sur d’autres hommes. Le plus terrible, ce sont ces agressions extrêmement violentes entre des jeunes qui peuvent aller jusqu’à la mort. Caroline Fourest dit (Franc-tireur) : « Des gamins qui massacrent pour une foi, pour l’honneur, une parole, pour un rien. C’est l’esprit de meute qui pourrit cette génération…l’assignation communautaire, le culte de l’honneur, le virilisme et sa brutalité. Les réseaux sociaux portent de lourdes responsabilités en ce domaine…Ils portent à leur plus haut niveau la haine, la vengeance, l’envie, la jalousie, le règlement de compte, les escroqueries diverses et variées. On parle P.Pelloux, accusé de harcèlement sexuel dans le cadre professionnel. A cette époque, on s’amusait beaucoup On parle aussi de ces horribles agressions au couteau et en meute de très jeunes enfants ou adolescents. Depardieu est défendu par le Président de la République en personne. On est passé du cinéma à la santé, à l’armée. Et le film « Promotion canapé » de 1990. C’était marrant, le harcèlement par un supérieur… Ces jours derniers, c’est Polytechnique et la Grande Muette qui sont dans le viseur. Quel secteur est à l’abri ? Aucun, sans doute, mais l’omerta est là. Ces faits exceptionnels sont-ils uniques ? Les sociologues, parlent des invariants, ces éléments toujours présents dans des situations par nature uniques. Cette domination prend des formes diverses. Ces agressions remontent à la nuit des temps. La seule certitude, c’est que ce phénomène est permanent pour les individus et les groupes. Hobbes, dès le XVIIème écrivait que « l'homme est un loup pour l'homme ». Que peut-il y avoir de commun entre tous ces phénomènes si divers ? La domination a pour but d’exercer un pouvoir des uns sur les autres. Ces rapports de forces se traduisent souvent par la bestialité des comportements individuels ou de groupes. Alors, quel pouvoir : politique, économique, social, militaire, culturel, religieux, sexuel ?