La bestialité des hommes (suite)

La bestialité des hommes  (suite)

Toutes les semaines, la presse relate et commente des violences sur les enfants, les femmes, les êtres humains en général. Samara au collège Arthur Rimbaud à la Paillade de Montpellier, trois agressions après celle de Philippe à Grand Scynthe près de Dunkerque, Thomas à Crépol… Comment des individus souvent très jeunes, parfois membres de la famille ou des amis peuvent-ils en arriver là ? Ces faits concernent aussi les adultes : agressions, viols, chantage, disparition mystérieuse (le petit Emile)…On touche à la barbarie, aux bas instincts à la brutalité extrême de certains individus. C’est révoltant et bien évidemment inacceptable donc condamnable. En 2023, la plus grosse augmentation de la délinquance concerne les violences sexuelles (7%). Pour les homicides, c’est 6%. « La France a peur », en ouverture du journal télévisé de TF1 du 18 février 1976 est dite par Roger Gicquel (affaire Patrick Henry). Certaines municipalités comme Béziers instaurent un couvre-feu pour les mineurs de moins de 13 ans. Ce qui s’aggrave le plus, ce ne sont pas des faits dramatiques mais isolés, c’est la violence extrême dans beaucoup de domaines : règlements de compte, home jacking violences conjugales, séquestrations, atteintes multiples aux mœurs. Aujourd’hui, on tue en Ukraine, on tue à Gaza, on tue en Afrique… Hier, on a beaucoup tué. Demain, on tuera ailleurs, et de manière toujours plus sophistiquée et inventive. La banalité du mal a bien été analysée par Hannah Harendt. Elle concerne les individus, mais aussi les groupes. On doit alors évoquer l’esprit de meute, des petits groupes aux états voyous. Devant ces barbaries, que doit faire l’état. L’individu peut-il, doit –il se taire ? Ce qu’il faudrait éviter, c’est qu’émerge une majorité « d’hommes conformes», ceux qui ont la volonté de se fondre dans la masse, de capituler devant leur propre conscience. « Alors interviendra la perte de l’humanité, comme de l’humanisme et de la tolérance » Malheureusement, ces faits, aussi horribles soient-ils, ne représentent qu’une petite partie des agressions des hommes sur d’autres hommes. Le plus terrible, ce sont ces agressions extrêmement violentes entre des jeunes qui peuvent aller jusqu’à la mort. Caroline Fourest dit (Franc-tireur) : « Des gamins qui massacrent pour une foi, pour l’honneur, une parole, pour un rien. C’est l’esprit de meute qui pourrit cette génération…l’assignation communautaire, le culte de l’honneur, le virilisme et sa brutalité. Les réseaux sociaux portent de lourdes responsabilités en ce domaine…Ils portent à leur plus haut niveau la haine, la vengeance, l’envie, la jalousie, le règlement de compte, les escroqueries diverses et variées. On parle surtout aujourd’hui de P.Pelloux, urgentiste médiatique accusé par le docteur Lacoste de harcèlement sexuel dans le cadre professionnel. Il dit qu’à cette époque, on s’amusait beaucoup. Qui se rappelle du film « Promotion canapé » de 1990 film réalisé par Didier Kaminka? C’était marrant, non, le harcèlement par un supérieur? Ces jours derniers, c’est Polytechnique et la Grande Muette qui sont dans le viseur. Quel secteur est à l’abri. Aucun, sans doute, mais dans certains cas, c’est encore l’omerta. On parle aussi de ces horribles agressions au couteau et en meute de très jeunes enfants ou adolescents. Hier, s’était Depardieu défendu par le Président de la République en personne. On est passé du cinéma à la santé. Qu’y a-t-il donc de commun à tous ces faits ? Ils sont exceptionnels, inégalables, mais sont-ils uniques ? Les spécialistes de l’analyse de système, en particulier les sociologues, parlent, au-delà de l’exceptionnel, des invariants, ces élément toujours présents dans des situations par nature uniques. Que peut-on en dire ? Il me semble que ce soit toujours la domination individuelle ou d’un groupe sur un autre qui soit à l’origine. On veut le pouvoir pour soi ou pour son groupe, et le pouvoir ne se partage pas ! Cette domination prend des formes diverses. C’est pourquoi il est certain que ces agressions remontent à la nuit des temps. Mais on ne dispose pas d’outils assez précis pour comparer les époques entre elles. Deux écoles : du temps des barbares, on était à des niveaux très élevés. Pour les autres, ces agressions étaient moins fréquentes. L' Anthropocène, cette nouvelle époque géologique qui se caractérise par l'avènement des hommes comme principale force de changement sur Terre, surpassant les forces géophysiques a-t-elle permis à l’humanité toute entière d’accéder à la civilisation? La seule certitude, c’est que la domination des hommes sur les autres hommes et des peuples sur les autres peuples est de tous les temps. Hobbes, dès le XVIIème écrivait que "l'homme est un loup p+our l'homme ". Que peut-il y avoir de commun entre tous ces phénomènes si graves et si divers ? On peut estimer que cette domination a pour but d’exercer un pouvoir des uns sur les autres. Pouvoir, domination, on est bien dans les rapports de forces qui se traduisent souvent par la cruauté et la bestialité des comportements individuel ou de groupes, jusqu’aux états. La Russie en Ukraine les acteurs en conflit en sont de bien tristes exemples. Et ça, c’est géopolitique. Alors, de quel pouvoir parle-t-on : domination politique, économique, militaire, culturelle, religieuse, sexuelle ? Cette catégorisation un peu simpliste peut être utile à la base des études de cas présentés souvent comme étant uniques…