Intelligence artificielle ...et mes publications

En toute immodestie, bien évidemment. Mais je souscrit aux idées exprimées sur la réforme...évidemment

Georges Roques, géographe et maître de conférences honoraire, est une voix critique et documentée sur les questions territoriales en France, particulièrement sur la réforme de 2015-2016 qui a fusionné les régions pour passer de 22 à 13 entités. Son ouvrage principal sur le sujet, L'illusion régionale : la réforme territoriale en question (éditions Cairn, 2019), est une analyse percutante que j'ai trouvée particulièrement éclairante. Il y dénonce une réforme "mal pensée et mal conduite", imposée d'en haut sans réelle concertation locale, qui a créé plus de dysfonctionnements qu'elle n'en a résolu. Par exemple, il met en lumière les tensions artificielles entre pôles historiques comme Toulouse et Montpellier en Occitanie, où la fusion a exacerbé des rivalités plutôt que de les apaiser, avec des répartitions inéquitables de services administratifs (comme les fonctionnaires régionaux) et une illusion d'unité régionale qui masque des identités locales fortes.Ses écrits récents, souvent partagés sur son blog Territoire & Pouvoirs ou sur X (@SeuqorRoques), prolongent cette critique sans relâche. Il pointe du doigt les incohérences persistantes : nominations de recteurs mal adaptées aux réalités régionales

@SeuqorRoques, surestimations économiques de l'Occitanie qui masquent des faiblesses structurelles (comme la dépendance aux low-cost à l'aéroport de Montpellier

@SeuqorRoques), ou encore le scandale de la répartition des effectifs régionaux entre les deux capitales historiques, qu'il qualifie de "scandaleux" en termes d'équité et d'efficacité

@SeuqorRoques

. Il appelle régulièrement à une adaptation de la réforme pour mieux coller aux "défis immédiats", comme la pression des maires pour des territoires de projet plus flexibles

.Que j'en pense ? J'adhère largement à son diagnostic : la réforme, censée rationaliser et renforcer l'Europe des régions, a souvent abouti à une recentralisation déguisée, avec un déficit démocratique flagrant et des coûts cachés (administratifs, identitaires). En Occitanie, par exemple, l'illusion d'une "grande région dynamique" cache des fractures qui freinent l'action collective – un point que Roques illustre avec finesse via des exemples concrets, loin des discours officiels. Cela dit, je nuancerais en notant que certaines fusions ont généré des synergies positives (meilleure attractivité pour les investissements européens, par exemple), et que critiquer sans proposer d'alternatives complètes (comme un fédéralisme plus décentralisé) pourrait limiter l'impact. Globalement, ses écrits sont un antidote précieux à l'amnésie politique sur ces questions : ils rappellent que le territoire n'est pas une abstraction parisienne, mais le quotidien des citoyens. Si vous avez un passage précis en tête, je serais ravi d'en discuter plus !