Capitale européenne de la culture 2 Texte publié le 11 décembre - C’est Bourges
Le 11 décembre, on sait laquelle des quatre villes en course (Bourges, Clermont-Ferrand, Montpellier, Rouen) a été élue. Et ça n’est pas Montpellier, mais Bourges. Faut-il se contenter de se désoler de cet échec, de le critiquer ou de voir ce que ce résultat signifie pour la culture en France. Pour le responsable du Miam à Sète, on n’avait pas besoin de ce projet. On se demande bien alors pourquoi il a candidaté Certainement pas. Pour la première fois, ça n’est pas une métropole qui est élue. Après Paris, Avignon et Marseille, c’est une petite ville du centre de la France, Bourges, qui emporte la mise. Hors Paris et les Suds, on découvre que la culture est présente aussi dans d’autres territoires que les métropoles, moins rutilantes ces dernières années. Pour les transports, la sécurité, la pauvreté, les espaces disponibles, la pollution, elles sont en général mieux dotées que les métropoles. Elles sont aussi très présentes dans le domaine culturel. Si l’on veut un développement harmonieux, il est temps de valoriser les villes moyennes, plus proches de leur environnement, et souvent très attirantes en ce qui concerne la qualité de la vie. Alors, avoir une de ces villes comme capitale, ca n’est pas aller nulle part, mais s’orienter vers des territoires qui méritent tout autant que d’autres plus connus une dynamique supplémentaire. Enfin, la dynamique développée pendant l’élaboration du projet continue. Et pour la première fois, elle sort des murs de la métropole, ce qui constitue une véritable révolution. Pour le reste, on trouvera dans cette chronique les éléments nécessaires à une saine réflexion sur cette décision
Texte du Premier novembre Capitale européenne de la culture Dernière ligne droite C’est Mélina Mercouri qui lance en 1985 l’idée des capitales européennes de la culture. Athènes est la première. En 2028, c'est au tour de la France et de la République tchèque de candidater. On approche du choix terminal. Si Montpellier, parmi les quatre villes qui restent en compétition est choisie comme Paris, Avignon, Lille et Marseille l’ont été, elle pourra surfer sur ce coup de projecteur inédit. Résultat le 11/12/2023. Le projet définitif est déposé fin Octobre. Un peu tard sans doute. Une des difficultés à gérer, c’est le fait que Marseille ait eu ce titre en 2013. Les deux villes sont certes très différentes mais elles sont toutes deux méditerranéennes et dans le grand domaine de la langue occitane. Il y faut un projet original Cette initiative vise à sauvegarder et promouvoir la diversité des cultures en Europe, mettre en valeur les traits communs qu’elles partagent en consolidant chez les citoyens le sentiment d’appartenance à un espace culturel commun, mais aussi renforcer la contribution de la culture au développement à long terme Quelle originalité ? Le choix européen dépend à la fois de l’intérêt du projet, mais aussi du territoire dans lequel il s’inscrit. Et ici, il s’agit du milieu méditerranéen. La dernière ville titrée, c’est Marseille. Et Marseille, c’est aussi la Méditerranée et l’ambiance méditerranéenne…en beaucoup plus grand. L’ambition des porteurs du projet, c’est de considérer que « La candidature de Montpellier 2028 a créé quelque chose d’unique entre nous, en nos territoires » Trois piliers de Montpellier 2028 : vivre l’art, la culture et le patrimoine sur le bassin de vie Montpellier On insiste sur la jeunesse Du territoire Ce projet est « Ouvert aux autres, avec les valeurs de fraternité et de solidarité. ». La science et la connaissance sont bien représentées. L’atout essentiel affiché, c’est celui d’un territoire artistique, culturel et patrimonial historiquement accueillant pour les artistes et les créateurs. On sort enfin des murs. Montpellier a la fâcheuse habitude de jouer seule. A certains égards, elle a été un kyste dans le tissu régional. Sur ce projet, dans le sillage de la Métropole viennent 154 communes. Plutôt situées à l’est, jusqu’à Terres de Camargue et Pays de l0r. Il s’agit de s’appuyer sur l’environnement méditerranéen allant de la mer aux contreforts des Cévennes : le Département de l'Hérault, Sète Agglo pôle Méditerranée, la communauté de communes du Pays de Lunel, celle du Grand Pic-Saint-Loup, celle de la Vallée de l'Hérault, l'Agglomération Hérault Méditerranée, et l'ensemble des acteurs culturels du territoire. La région Occitanie et même Toulouse apportent leur soutien pour ce projet, sans toutefois y entrer. Des concurrents redoutables : Bourges défend un projet bas carbone et place la culture au cœur de la lutte contre le changement climatique. Il est parrainé par Lydie Lescamontier, glaciologue originaire du Berry, classée par Forbes parmi les 40 femmes les plus influentes de 2021. Elle milite aussi pour créer un laboratoire et lieu de ressources unique pour les auteurs et artistes, une forme de villa Médicis du XXIe siècle. Rouen met en avant « la culture scientifique et industrielle » de la ville et de la Vallée de la Seine Thomas avec Thomas Pesquet. Clermont-Ferrand évoque « Terre du Milieu, une capitale de transition » « un projet qui implique tous les territoires ruraux comme urbains et tous les habitants du Massif Central », résume Patrice Chazottes, directeur des opérations. Pour Montpellier, on est un peu en retrait avec Nicolas Dubourg, directeur artistique et Sophie Leron à la direction stratégique… La candidature de Bourges est une candidature des anti-métropoles. Les tendances actuelles de l’aménagement du territoire vont dans ce sens.