Agence pour le Développement et des transitions du territoire…
Enfin le bout de Larue
Un projet très ambitieux par ses objectifs, mais aussi parce que pour la 3e fois en peu de temps, il n’est pas limité à la seule métropole, mais à 200 collectivités. On aurait là à faire à la plus importante agence interterritoriale de France. Ce projet doit être cohérent.
L’aire urbaine rassemble près d’un million d’habitants et 35 000 entreprises autour de La Métropole, de la Région Occitanie et de nombreux partenaires locaux. Son objectif est d’accompagner la transition de l’écosystème économique vers une croissance plus responsable afin, notamment et d’enraciner les emplois non dé localisables. 3 ans pour émerger, ça parait très long.
Territoire de projet
Ce « grand territoire ». Ce concept n’est pas nouveau. Il a été laissé en friches. Raymond Dugrand l’a pourtant esquissé dès 1970 dans un opuscule confidentiel au titre prometteur : « Sète, Nîmes, Montpellier-Une capitale linéaire ? » On allait alors jusqu’à Nîmes… Mais l’éminent géographe a viré sa veste auprès de G. Frêche. Il finira 9e adjoint. Claude Barral, conseiller départemental rappelle que le fondateur du district « aimait les élus qui étaient ses larbins et ses soumis. ».
Dès 2021, A. Larue dit qu’il faudra “faire rayonner le territoire, en coopération avec tous les acteurs, de Sète à Millau, en passant par Alès ». C’est très large. L’objectif principal consiste à contribuer à accroître l’attractivité de ce bassin de vie efficient et équilibré.
Cela passe pour une nouvelle conception des relations entre les partenaires et les villes voisines. Nous avons plus à faire ensemble que de continuer à nous saluer courtoisement” déclare Michaël Delafosse. Mais pourquoi pas avec des villes plus proches que Millau comme Nîmes et Lunel ? Le vieux réflexe de Frêche de se méfier des concurrents éventuels s’est beaucoup atténué. On ne pourra savoir ce qu’il en est réellement quand on passera aux actes.
Les objectifs
Attirer les investisseurs, certes. Mais rivaliser avec Marseille et surtout Barcelone, c’est ambitieux, utopique et lointain.
De quel développement parle-on ? On se situe à un moment crucial de mutation des activités de production. A la première lecture, on pense à véritable disruption, une stratégie inédite qui remet en cause les positions établies des acteurs traditionnels. En somme, un bouleversement du marché par une innovation radicale. Sans doute vaut-il mieux parler de mutations que de rupture, de disruption
On devrait distinguer ces objectifs en fonction des entreprises. Celles qui sont sur place doivent être aidées dans toutes leurs pratiques, y compris la maitrise du foncier. Celles que l’on cherche à attirer au plan international doivent d’abord être informées de ce l’Agence leur propose. Il y faut des spécialistes de l’économie sachant communiquer au niveau international. Il faut aussi élaborer une stratégie du foncier économique commun au grand territoire, identifier et accueillir les événements à rayonnement national et international, particulièrement ceux liés à la transition écologique. In fine, il faudra des structures pertinentes pour repérer les besoins, les compétences afin de développer les synergies territoriales et exploiter les complémentarités
Etre efficaces
La gouvernance est ouverte et plurielle avec quatre collèges de partenaires : EPCI et collectivités, chambres consulaires et syndicats, les entreprises et les acteurs de l’enseignement supérieur et des centres de recherche. Le Carrefour d’expertises et de compétences devra être efficace au niveau de la gouvernance. Créer un réseau de prescripteurs/ambassadeurs des savoir-faire de notre territoire est sans doute nécessaire. On pourra peut-être dans un second tems améliorer l’image de la ville, développer le tourisme d’affaires. Mais la mise en place du procès de fonctionnement devra être précisée. Il y faudra sans doute des experts dans plusieurs domaines (communication, étude des besoins, réponses aux demandes…). C’est plus tard que l’on verra si les structures et les modalités prévues permettent d’aboutir aux objectifs annoncés. Et là, prudence et vigilance sont de mise.
« Il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer ». On a bien entrepris, on peut espérer, mais aboutir sera difficile dans une conjoncture économique planétaire compliquée.